CHER CROCODILE : qui, quoi, où, pourquoi, quand et comment ?

Qui ?
Moi, écrivant des lettres et dessinant, au crocodile. Je voudrais le partager avec vous.

Quoi ?
Un livre. La collection complète des 24 lettres écrites (en anglais) au « crocodile » et 24 lithographies sur pierre, dessinées et imprimées par l’artiste à Paris. Les lettres et les lithographies originales ont été scannées et réunies dans un livre, en gardant leurs tailles originales. Le livre est édité à 100 exemplaires imprimés en risographie par Fidèle Editions, Paris.

Où ?
Le crocodile vit à la Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris que j’ai visitée très régulièrement pendant six mois en commencant cette correspondance. J’ai alors travaillé les dessins et la série de lithographies pendant les six mois qui ont suivi, à mon atelier, que j’ai appelé Crocolitho, à ce moment-là situé sur le site des Grands Voisins, Paris 14e.

Pourquoi ?
Bonne question. En venant vivre à Paris et en parlant très peu le français, j’étais assez perdu dans cette nouvelle langue. J’ai réalisé que mon niveau de conversation était drastiquement réduit. D’autre part, l’écriture de mes chansons souffrait du manque de l’anglais parlé de tous les jours. Déterminé de mettre en place une routine d’écriture régulière et de jouer avec ma langue maternelle, j’ai trouvé que l’enclos et la salle du crocodile était non seulement beau et chaud à fréquenter (nous étions en plein hiver), mais, en plus, que la présence de cette bête mystérieuse  m’intriguait considérablement. En m’adressant au crocodile lors de la rédaction des lettres, j’ai été très vite aspiré dans le silence hypnotique du reptile, les vie quotidien, du lieu, et enfin, le fait que le crocodile me reconnaissait, oui, et me répondait, à sa façon.

Au même moment, nous nous installions dans notre atelier, avec mon amie Alice Gauthier, et nous venions d’acquérir une ancienne presse à bras de lithographie (c.1890), une technique que j’ai découverte et travaillée de manière approfondie au Royal College of Art de Londres. J’avais alors le désir de me familiariser avec cette nouvelle machine, j’ai donc décidé d’accompagner les lettres « Dear Crocodile » avec une série de lithographies, en un seul passage, imprimées en noir, appuyées et inspirées par les dessins et le sujet des lettres, en travaillant une varieté de marques et de façons de créer une image sur la pierre.

Quand ?

9h00 du matin, pour 40 minutes plusieurs fois par semaine, de Janvier à Juin 2016. Les lithographies ont été réalisées pendant la deuxième moitié de l’année, et la dernière lettre de conclusion a été écrite en Mars 2017. Après avoir réalisé une maquette du livre relié à main, pour accomplir le projet dans une certaine mesure, j’ai placé le crocodile au lit, et je me suis concentré sur d’autres projets. Aujourd’hui, deux ans plus tard, le temps est venu de le réveiller et de le présenter au public.

Comment ?
J’ai décidé de publier le livre moi-même à 100 exemplaires, imprimés en risographie.